Programme N°2 - MOZART - HAYDN
MOZART
Ave verum (K.618)
La dernière œuvre religieuse de Mozart était la Grande Messe en ut mineur. Depuis huit ans, Mozart n'a plus rien écrit en fait de musique d'église. Il y revient ici, dans le plus parfait et le plus expressif de ses motets, pour faire plaisir à son ami Stoll. Il apparaît en fait que Mozart n'écrit de la musique religieuse que sur commande. Cela ne signifie en rien qu'il n'exprime pas des sentiments religieux ; la piété que dégage l' Ave verum , avec ses nuances d'adoration, de repentir contrit, d'imploration confiante, est hors de discussion.
L'émotion profonde qui l'anime dépend intimement de la mise en œuvre esthétique du texte, donnant ainsi libre cours à une intense sincérité. Dans la même mesure où les sentiments exprimés par les personnages de ses opéras correspondent à quelque chose de profond, plus ou moins conscient, au fond de lui.
Sub tuum præsidium – Offertoire (K.198)
Armelle Debos, soprano et Carole Marais, mezzo-soprano
Ce Psaume est l'un des nombreux ouvrages religieux composés en 1773, par Mozart pour l'évêque Colloredo. Son écriture, toute en souplesse, évoque les beaux duos composés par Mozart pour ses héroïnes d'opéras.
Tantum ergo (K.142)
pour soprane et chœur - Armelle Debos, soprano
Avec cette pièce s'achèvent les compositions d'église de Mozart en 1772. L'œuvre est écrite pour quatre voix, comme à peu près toute la musique vocale d'église à cette époque, mais le rôle du soprano y est très important. La présence de trompettes participe à son éclat
Symphonie Salzbourgeoise n°1 en ré (K.136)
Les trois symphonies Salzbourgeoises ont été composées également en 1772, au cours du premier trimestre. Mozart avait alors seize ans. Il avait alors mentionné Divertimento . Cependant, le manuscrit étant perdu, Einstein conteste l'authenticité mozartienne de cette appellation, prétextant que ces ouvrages ne comportent pas deux menuets.
En fait, leur forme peut s'apparenter à celle de Quatuors. Pourtant, il pourrait bien s'agir en effet d'une Symphonie , à l'instar des symphonies pour cordes écrites par Joseph Haydn. Ainsi, la situation bâtarde entre le quatuor, le divertissement et la symphonie de ces trois œuvres, nous amène à penser que Mozart s'engage alors à la recherche d'un caractère propre et plus intime de ce genre.
Orchestre Sinfonietta de Paris
Direction : Dominique Fanal
Nelson Messe de Joseph Haydn
Missa in Angustiis (1798)
Haydn resta toujours fidèle à sa devise : « Les arts libres et la si belle science de la composition ne supportent aucune contrainte dans leur exercice. "L'esprit et l'âme doivent être libres" avait-il jadis professé devant la Société des Musiciens , et, en effet, il appliquait cette devise en ne faisant aucun compromis en matière artistique.
Du reste, le maître de chapelle du Prince Esterhazy, dont la renommée avait franchi les frontières – ses symphonies et sa musique de chambre étaient fort prisées à Paris, Londres, Lisbonne et Berlin – n'aurait pu, sans déchoir, se soumettre aux lubies d'autrui, fut-ce un empereur ou un archevêque.
Depuis 1761, date à laquelle il avait pris ses fonctions à Esterhazy, Haydn avait pourvu le prince mélomane et sa cour en compositions de toutes sortes, principalement en opéras, symphonies et musique de chambre.
La musique religieuse adopta ainsi des traits qui la rapprochèrent de plus en plus de l'univers de l'opéra. En cela, il était un pur produit de son époque – il suffit d'évoquer les messes de son collègue et ami Mozart ou de Cherubini, elles aussi fortement influencées par l'opéra. Cette évolution ne modifia en rien l'attitude profondément religieuse de Haydn. « Quand je pense à mon Dieu, mon cœur bondit de joie, et ma musique bondit avec lui. »